Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque au Qatar.


16 septembre 2025

Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière.

Ce sommet conjoint exceptionnel de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) visait à hausser le ton suite à l’attaque israélienne contre les chefs du Hamas à Doha. Et à transformer l’émotion suscitée par les frappes israéliennes en véritable front diplomatique contre Israël.

Selon le texte, les dirigeants arabes et musulmans exhortent "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Les dirigeants des Emirats arabes unis, du Bahreïn et du Maroc signataires des accords d’Abraham n'ont pas participé aux discussions, envoyant à leur place de hauts représentants.

Le projet de déclaration appelle également les Etats membres à "coordonner les efforts visant à suspendre l'adhésion d'Israël aux Nations unies".

«Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu’il a commis», a déclaré le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors d’une réunion de préparation du sommet de Doha. 

Dans son discours d'ouverture, l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a fustigé Israël.

“Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "rêve que la région arabe devienne une sphère d'influence israélienne. Et c'est une dangereuse illusion", a-t-il poursuivi devant les présidents turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais, le roi de Jordanie et le prince héritier saoudien.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations internationales, notamment des monarchies du Golfe, alliées de Washington, ainsi qu'une réprobation modeste des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le média Axios réaffirme que les USA étaient au courant de la frappe israélienne au Qatar avant qu’elle n’ait lieu. 

« Donald Trump était au courant de la frappe avant le lancement des missiles. Il y a d'abord eu une discussion politique entre le Premier ministre Netanyahou et le Président Trump, puis une autre par la voie militaire. Le chef d’Etat américain n'a pas dit non », aurait affirmé l'un des hauts responsables israéliens. 

Binyamin Netanyahou aurait informé le Président Trump avant l’attaque de Tsahal prévue depuis de longs mois déjà, même si le délai pour la freiner était plus court que prévu.

Une information démentie par le Président américain, hier soir.

De son côté, le Premier ministre Netanyahou a répété hier que l’attaque avait été menée et décidée par lui seul et qu'il en assumait pleinement la responsabilité.