
02 septembre 2025
La Belgique reconnaîtra l’État de Palestine devant l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre, après d’intenses négociations au niveau fédéral qui se sont terminées tard dans la nuit.
Des sanctions devraient viser à la fois Israël, les habitants des implantations et le Hamas, précise le gouvernement.
Le gouvernement fédéral, réuni en comité restreint, a trouvé dans la nuit de mardi un accord sur la position de la Belgique à l’égard du conflit israélo-palestinien et de la situation dans la Bande de Gaza, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, dans un communiqué à l’issue d’une réunion en cabinet restreint. Il porte sur des sanctions à l’égard d’Israël et le processus de reconnaissance d’un État palestinien.
Les différents services compétents seront chargés de proposer des “sanctions claires” à l’égard de colons juifs violents et de responsables du Hamas (restrictions financières, gel des avoirs, etc.). La Belgique prend en attendant directement certaines sanctions.
Elle déclare ainsi persona non grata sur son territoire les habitants des implantations violents, les terroristes du Hamas ainsi que les ministres israéliens extrémistes Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, et les leaders politiques et militaires du Hamas. Les mesures seront introduites dans le Système d’information Schengen (SIS) par l’Office des étrangers.
L’interdiction d’exportation et de transit de matériel militaire sera étendue. Tous les biens militaires destinés à un usage par Israël, et pas seulement ceux destinés à l’armée israélienne, sont concernés. Le matériel à double usage civil et militaire sera aussi visé dès lors que l’utilisateur final est militaire. La compétence étant
La reconnaissance d’un État palestinien constituait l’autre question épineuse des discussions.
D’ici vendredi, la Belgique devait décider si elle se joignait à l’initiative de la France et l’Arabie saoudite, qui se concrétise dans la “Déclaration de New York” et qui reprendra le 22 septembre en marge de l’assemblée générale des Nations Unies.
“La Belgique a toujours défendu une solution à deux États et réaffirme cette posture en se joignant aux cosignataires de la Déclaration de New York”, annonce le communiqué. “C’est pourquoi la Belgique souhaite envoyer un signal politique et diplomatique fort en se joignant aux nations qui vont annoncer la reconnaissance de l’État de Palestine”, ajoute le texte.
“Consciente du traumatisme” causé par l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023, la reconnaissance ne sera toutefois formalisée dans un arrêté royal que lorsque le dernier otage israélien sera libéré et que des organisations terroristes comme le Hamas auront été écartées de la gouvernance de la Palestine.
Par ailleurs, une vigilance accrue sera de mise à l’égard de l’extrémisme et de l’antisémitisme.
La surveillance des incidents antisémites et de la glorification du terrorisme par les partisans du Hamas sera renforcée. Des représentants de la communauté juive seront invités à collaborer à un meilleur enregistrement, analyse et suivi des signalements.
Selon Maxime Prévot, peu de pays ont pris de telles décisions. "La Palestine sera reconnue par la Belgique lors de la session de l’ONU ! Et des sanctions fermes sont prises à l’égard du gouvernement israélien. Tout antisémitisme ou glorification du terrorisme par les partisans du Hamas sera aussi plus fortement dénoncé", a-t-il lancé sur X.
Le vice-Premier ministre MR, David Clarinval, s’est également réjoui de l’accord. Il "souligne que la reconnaissance sera conditionnée" à la libération des otages et à l’éviction du Hamas de la gouvernance palestinienne.
Le premier ministre belge Bart De wever, de son côté, se sent soulagé.
"Je pense que personne en Belgique comprendrait qu’on va en crise pour un problème sur lequel on n’a presque pas d’impact. C’est incompréhensible. Je pense que les gens attendent de nous qu’on s’occupe du budget, de la compétitivité de nos entreprises, des emplois et tout ça" a-t-il confié à la RTBF lorsqu’il s’est absenté des négociations de ce lundi soir, pour se rendre à la réception du Voka, le patronat flamand.