Donald Trump s'envole pour une tournée au Moyen-Orient : il ne se rendra finalement pas en Israël


13 mai 2025

Le président américain débute sa visite au Moyen-Orient. Il doit se rendre en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis. Il ne se rendra pas en Israël. 

Dans cette première tournée internationale, Donald Trump parlera son langage habituel : celui de la transaction. Chacun des pays qu’il va visiter s’engage à consentir des centaines de milliards de dollars d’investissements aux Etats-Unis.

Pour l’heure, un sujet a accaparé l’attention des médias américains : un avion d’une valeur de 400 millions de dollars (360 millions d’euros) que le Qatar s’engagerait à mettre à disposition du président US. Selon Donald Trump, ce cadeau qatari serait bienvenu, en raison des retards répétés de Boeing dans la construction d’un nouvel Air Force One. 

En arrivant pour son second mandat à la Maison Blanche, Donald Trump comptait reprendre le fil des accords d’Abraham qu’il avait promus, entre les pays arabes et Israël. Il doit aujourd’hui se contenter de contrats bilatéraux, de discussions sur l’énergie, les livraisons militaires et l’intelligence artificielle. Des bénéfices économiques, oui, mais rien qui lui assure son rêve, un prix Nobel de la paix.

Il ne pourra évidemment ignorer les dossiers diplomatiques sensibles du moment : le nucléaire iranien, la menace représentée par les houthis au Yémen et, enfin, la guerre dans la bande de Gaza et les otages toujours entre les mains du Hamas.

En 2023, l’administration Biden pensait conclure un traité de défense mutuelle avec l’Arabie saoudite, ainsi qu’un accord pour développer le nucléaire civil dans le royaume, lorsque le 7 Octobre a mis ces ambitions sous cloche. A l’époque, cette offre séduisante faite à Riyad devait se présenter en parallèle d’une normalisation historique entre ce pays et Israël. L’attaque du Hamas a provoqué la séparation de ces questions. 

L’absence d’Israël comme étape dans cette tournée de Donald Trump a une signification symbolique. 

Le gouvernement Nétanyahou s’est mépris en croyant bénéficier d’un soutien sans conditions de l’administration Trump. Le soutien est certes puissant mais le président traite Israël comme tout autre pays : il attend un retour sur investissement.

Bien plus que Gaza, le nucléaire iranien accapare actuellement la Maison Blanche. La reprise d’un dialogue bilatéral, même indirect, avec le régime islamiste est l’une de ses manœuvres les plus ambitieuses depuis trois mois. Mais, à ce stade, après quatre rendez-vous diplomatiques à Oman, les intentions de l’administration ne sont pas claires. Donald Trump estimait, lundi, que les Iraniens « ont été très raisonnables jusqu’à présent ». L’ampleur des concessions demandées à Téhéran reste incertaine.