En Belgique, un rapport de l’Institut Jonathas dresse pour la première fois le constat d’une société belge particulièrement divisée sur l’antisémitisme
Avec ce rapport, les auteurs Joël Kotek et Joël Amar entendent contribuer à un sursaut. Ils estiment que la lutte contre l’antisémitisme a besoin d’un « reset » en Belgique, une réinitialisation. Le rapport vise également à objectiviser l’étude de la montée de l’antisémitisme aujourd’hui, et poser un constat clair et concret.
Du 8 au 12 mai 2024, IPSOS Belgique a interrogeÌ 1.000 personnes avec les meÌmes meÌthodes et le meÌme panel que pour les sondages politiques des meÌdias belges. Le rapport pose plusieurs questions : quelle part de la population belge nourrit des preÌjugeÌs antiseÌmites ? Comment les diffeÌrents segments de la socieÌteÌ belge perçoivent-ils les Juifs, l'antiseÌmitisme et le conflit au Moyen-Orient ? La haine antiseÌmite serait- elle «reÌsiduelle» ou «contextuelle » ?
“Les Anglo-Saxons parlent d’une tempeÌte parfaite, « a perfect storm », pour deÌsigner une situation treÌs mauvaise qui reÌsulte de plusieurs eÌleÌments neÌgatifs se produisant en meÌme temps. Le rapport s’interroge donc : la Belgique et les Belges juifs seraient-ils en train de vivre « a perfect storm » en matieÌre d’antiseÌmitisme ?
Le rapport dresse plusieurs constats, et parmi les plus importants : une méconnaissance des juifs et du judaïsme : un sondeÌ sur quatre (24 %) s’aveÌre capable d'eÌvaluer la taille de la toute petite communauteÌ juive belge. Deuxième constat, les belges semblent ignorer l’ampleur de l’antisémitisme en Belgique. 42 % pensent, au contraire, qu’il est rare. Les préjugés antisémites sont tenaces.