Selon Kan 11, Emmanuel Macron avait sollicité une visite surprise en Israël. Mais Benjamin Netanyahu a conditionné cette venue à un retrait de la décision française de reconnaître un État palestinien. Le président français a catégoriquement refusé, entraînant le blocage de sa visite.
Un responsable israélien cité par Kan a résumé la position de Jérusalem : « Nous ne laisserons pas Macron jouer sur les deux tableaux. » L’ancien député français Meyer Habib a confirmé l’existence de cette demande de visite et son rejet par le Premier ministre israélien.
Les tensions diplomatiques entre Paris et Jérusalem se sont accentuées depuis l’annonce de Macron, qui doit officialiser la reconnaissance d’un État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU le 22 septembre. Le président français a déjà multiplié les critiques contre la riposte israélienne face au Hamas à Gaza et au Hezbollah au Liban, allant jusqu’à appeler deux fois à un embargo sur les armes à destination d’Israël.
Fin août, Netanyahu avait adressé une lettre accusant Macron d’alimenter l’antisémitisme en France par cette reconnaissance. « Votre appel pour un État palestinien verse de l’huile sur le feu », écrivait-il. L’Élysée a réagi en qualifiant ces accusations d’« abjectes » et a rappelé que la France « protège et protégera toujours ses citoyens juifs ».
ââMercredi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a adressé une réponse cinglante à son homologue français, Jean-Noël Barrot, après les récentes déclarations de ce dernier sur la fin du système controversé des paiements dits « pay-for-slay », versés par l’Autorité palestinienne aux familles de terroristes.
Gideon Saar s’est dit « stupéfait » par les propos du ministre français, affirmant que l’Autorité palestinienne n’avait en réalité mis fin à aucun versement. Selon lui, elle se serait simplement contentée de changer la forme du système : « Elle continue de transférer de l’argent exactement aux mêmes comptes bancaires, ceux des terroristes et de leurs familles. C’est comme passer de la poche gauche à la poche droite », a-t-il fustigé. Le chef de la diplomatie israélienne a également dénoncé la persistance de l’incitation à la haine contre Israël et les Juifs dans les territoires palestiniens.
« Elle est omniprésente dans les écoles, les mosquées et les médias palestiniens, mais totalement absente des lettres adressées à la France », a ironisé Saar, rappelant que ces courriers reprennent les mêmes engagements que ceux envoyés par Yasser Arafat il y a trente ans.
« Vos initiatives contre l’État d’Israël sapent la stabilité et prolongent la guerre. Ce n’est pas un hasard si le Hamas les applaudit », a conclu Gideon Saar, rejetant fermement les positions françaises. Cette passe d’armes illustre la profonde divergence entre Paris et Jérusalem sur la question palestinienne, à l’approche de l’Assemblée générale de l’ONU.