Les médiateurs ont décidé de mettre de côté le corridor de Philadelphie et le couloir de Netzarim.


27 août 2024

Le corridor de Philadelphie est toujours l’un des points qui bloquent les négociations pour les otages. Le bureau du Premier ministre a rejeté les informations selon lesquelles Israël aurait accepté d’y réduire ses forces afin de finaliser un accord.

« Le Premier ministre Benjamin Netanyahou s'en tient au principe selon lequel Israël restera physiquement dans le corridor de Philadelphie, du point de passage de Kerem Shalom jusqu'à la mer », a déclaré le bureau du Premier ministre lundi. 

Le Premier ministre a clairement indiqué que si Israël se retirait maintenant de l’axe de Philadelphie, la pression pour empêcher sa réoccupation serait énorme et mettrait un grand point d’interrogation sur notre capacité à y retourner.

Il s'est exprimé à la suite d'un sommet organisé par les États-Unis au Caire dimanche, qui a semblé se terminer sans aucune avancée.

Benjamin Netanyahou qui avait également demandé à l'équipe de négociation israélienne de présenter un plan précédemment rejeté concernant le couloir de Netzarim à Gaza. 

Cette proposition, écartée il y a plusieurs mois, prévoit le creusement de tranchées traversant le couloir de Netzarim empêchant ainsi le passage des véhicules qui seraient redirigés vers l'est, où ils seraient inspectés avant d'entrer dans le nord de la bande palestinienne.

Selon des sources sécuritaires, l'équipe de négociation s'est fermement opposée à cette idée, mais Benjamin Netanyahou a insisté pour qu'elle soit transmise aux médiateurs, qui l'ont immédiatement rejetée. 

Fin mars l'armée, qui s'était d'abord opposée à tout retrait du couloir de Netzarim, avait finalement donné la priorité à la libération des otages plutôt qu'au contrôle des armes entrant dans le nord de la bande de Gaza.

Dans les négociations sur les otages, les médiateurs ont décidé de mettre de côté le corridor de Philadelphie et celui de Netzarim pour l'instant et de se concentrer sur d'autres questions. 

Les médiateurs américains notamment espèrent d'abord parvenir à des accords sur le droit de veto d'Israël sur la libération de certains prisonniers palestiniens, ainsi que sur le nombre d'otages vivants qu'Israël récupérera lors de la première phase de l’accord de six semaines. 

La chaîne israélienne 12 indique que des progrès ont été réalisés sur ces questions. 

Elle indique également que la question de la présence des forces israéliennes dans le corridor de Philadelphie, et dans le couloir de Netzarim au centre de Gaza, sera laissée pour la toute fin des négociations.

Les négociations au Caire sont décrites par un haut responsable d'un pays médiateur comme une "réanimation artificielle". 

Certains membres des équipes américaine et israélienne estiment que les questions les plus épineuses ne peuvent être résolues que par un plan conjoint des trois pays médiateurs, présenté simultanément à Netanyahou et au leader du Hamas, Yahya Sinwar, comme une "dernière proposition".

Le quotidien libanais Al-Akhbar, proche du Hezbollah, a rapporté ce matin des informations prometteuses concernant les négociations en cours au Caire, un optimisme qui dénote avec les autres sources entendues ces derniers jours.

Bassem Naim, haut responsable du Hamas a tenu à rappeler ce matin : ”Actuellement, il n'y a aucun représentant du Hamas dans les négociations au Caire. Nous sommes prêts à entamer un processus de négociation afin de discuter de ce qui a été convenu en juillet (la proposition de Joe Biden-ndlr) et de sa mise en œuvre. En dehors de cela, nous ne sommes pas prêts à participer à un quelconque processus de négociation”.